Retraite silencieuse  J8/30 - J'ai quitté depuis 8 jours ma rate race et voilà ce qui est arrivé 

Mercredi soir, 20h, blackout total.

Il y avait un message à comprendre.

-> Prendre plus de recul

Plus rien : plus de lumière, plus de musique, plus d'ambiance des soirées dansantes. 

Un vent de panique s'est levé. Certains couraient chercher des lampes, d'autres râlaient après le niveau de batterie de leur téléphone, d'autres cherchaient quelques grillages à jeter au feu du charbon de bois.

Moi, j'ai souri.

Parce que cette coupure, je l'attendais depuis longtemps.

Mon coin privatisé pour les 28 prochains jours.

La vie avec 12 kilos sur le dos.

Il y a environ 1 mois, j'ai décidé de me lancer dans une retraite silencieuse. 

30 jours sans réseau. 

Sans likes. 

Sans notifications. 

Sans illusion de productivité.

J'ai une tente sommaire, matelas, duvet, lampe frontale.

Ça suffit.

Et hier soir, en pleine obscurité, j'ai eu une image très claire : moi, il y a quelques années, en trek sur l'île d'Oléron. 

100 km seule, 12 kilos sur le dos. Pas un de plus.

Et pourtant, j'ai tout ce qu'il me faut : une tente, 3L d'eau, 2 rechanges, minimum pour mon hygiène, un matelas de 200 grammes que les gens qualifie de bien trop trop mince pour eux, des vivres à la journée.

Juste l'essentiel. 

Rien à transporter d'inutile, sinon tu le payes à chaque pas.

La plupart des personnes que je croise n'ont aucune notion du voyager léger parce qu'ils amènent leur maison en vacances.

Ils aiment leur confort. 

Ils sont vraiment challengés quand tout d'un coup, un imprévu les défie sur leurs habitudes.

C’est un peu la même chose pour ton business solo, s’il pèse trop lourd

On voulait être entrepreneuse pour la liberté : maître de son temps, jouer long terme, chouchouter notre bien-être, se payer, s'adapter au toujours plus.

Mais la vérité ? 

On a recréé une prison invisible.

  • Trop de contenus dans la tête. 

  • Trop de sollicitations (tiens, un projet, une opportunité, une collaboration, une idée géniale). 

  • Trop de comparaisons silencieuses sur LinkedIn ou Instagram. 

  • Trop de choix dans tous les projets sur la table. 

  • Trop de suradaptation.

Résultat : tu ne sais plus ce qui est urgent, important, prioritaire. 

Ton cerveau rame comme un ordinateur saturé. 

Moralité ?

Tu procrastines. Tu fuis. Tu scrolles. Tu culpabilises. Et tu retournes dans la boucle.

Ta boîte est devenue ta prison. 

C'est brutal. 

Mais c'est ce que j'ai vécu. 

Et ce que je vois autour de moi, chez trop de solopreneuses.

Tu bosses 10h/jour devant un écran, mais tu ne te payes pas.

 Tu voulais du temps pour tes enfants. 

Tu ne fais que leur dire : "attends, j'ai un truc à finir." 

Tu voulais vivre bien. 

Tu gères du contenu quotidien au lieu de faire ce dont tu es douée

Et pire encore : tu es à la fois la prisonnière… et le gardien.

Tu rêves de liberté. 

Mais tu t'auto-sabotes parce qu'il faut bien assurer côté cash, côté image, côté performance. 

Et comme tu es dans le business, tu t'imagines que la solution est… dans le business. 

Donc tu cherches des hacks. Des stratégies. Des templates. Des systèmes.

Mais plus tu consommes, plus tu te déconnectes de toi.

Plus tu penses ne pas être assez, plus tu te sens nulle. 

Plus tu forces. Plus ton chiffre d'affaires monte, plus tu dépenses. 

Tu appelles ça investir. 

Mais c'est juste l'effet Parkinson : tes charges s'alignent sur ton train de vie. 

Et si par malheur, un mois plus tard, ton CA plonge ? 

Tu tapes dans tes réserves. 

Et tu re-rentres dans le cercle de la peur, de l'agitation, de la course.

Le truc ?

Voyager léger en business aussi.

Alors je pose une nouvelle hypothèse.

Les solopreneuses n'ont pas besoin de gagner forcément des millions, juste de trouver de bonnes idées pour sortir du lot et d'aider leurs clients à résoudre leurs problèmes.

Et si les idées les plus puissantes ne naissaient pas derrière un écran.  Mais dans le silence. ça c’est mon expérience, testée et approuvée.

Au cours d’une discussion de baignade face à Fort Boyard par exemple. 

Dans un moment où tu regardes mourir la nuit et que tu te demandes : qu'est-ce que je veux vraiment ?

Et si quelques douzaines de personnes engagées, dont tu connais la dernière actualité, les anniversaires et leurs difficultés du moment valaient bien plus que 10 000 abonnés silencieux Tik Tok ?

Aujourd'hui, mes priorités ?

Chouchouter mon énergie.

Faire courir Vita au soleil levant sur la plage avant l'arrivée des baigneurs. 

Préparer un bon café chaud devant mes pages du matin. 

Réfléchir à une idée à transmettre à celles qui me lisent encore, même quand je suis déconnectée.

Tout en profitant de ma tribu.

Comme pour le trek : garder seulement ce qui est essentiel. 

Abandonner le reste. 

Et marcher léger vers ce qui compte vraiment.

"Le médicament est amer, mais le patient en avait besoin." (Steve Jobs)

PS : Cette newsletter a été écrite en marchant sur le sable au moment ou la nuit meurt.